photo enfant et agneau d’Andrea Martin photographe
Faire face
Dans la dernière lettre de décembre 2019 , je parlais de « Faire Face ». Depuis nous avons fait façe individuellement et collectivement à l’irruption du Réel dans nos vies !
L’imprévu
Un virus inconnu s’est propagé , en soi rien de nouveau.Des épidémies, l’humanité en a connu des pires … mais nous ne sommes plus cette humanité là .Nous avons en partie évacué la maladie, la faiblesse,la mort de notre horizon , occupés que nous étions à acquérir le confort matériel dont on nous a dit depuis plusieurs décennies qu’il serait gage de bonheur !
Paradoxalement , prenant racine dans ce déni , l’économie cède le pas à la sauvegarde de vies et au soin car nous n’aurions pas supporté d’assister à une hécatombe ( bien sur 30 000 morts en 3 mois ne sont pas les millions de morts de la grippe espagnole en 1914…mais …)
La fragilité
Autre paradoxe ,ce sont les plus fragiles qui sont touchés, personnes âgées, malades chroniques, pauvres , migrants , travailleurs des taches dites subalternes( qui sont apparues comme vitales car concernant notre survie) et c’est la population active qui a été invitée à s’arrêter.
Tout ça pour ça diront certains …
Phénomène totalement inédit: la planète entière est concernée simultanément par un fléau commun contre lequel aucune thérapeutique sérieuse existait . Chacun est informé en temps réel de l’évolution et d’une relative impuissance avec aucune réponse absolue .Ce qui ne convient pas au sujet contemporain habitué à croire qu’il maitrise le cours des choses !
L’interdépendance
Cette situation imprévue pourrait être l’opportunité de prendre ensemble conscience que nous sommes êtres de relation, vulnérables et interdépendants . Nous avons la responsabilité de protéger les plus faibles.Ce qui peut bien sur arrêter notre « jouissance sans entrave » , à ne pas confondre avec la liberté . Pourtant, limiter notre jouissance au service de la Vie et des vivants est gage de liberté partagée …et de conscience spirituelle.
Cette conscience émergente peut devenir le socle de la co-constrution d’un monde plus solidaire, où chacun occupe sa juste place parmi les humains et parmi les autres espèces , elles aussi vulnérables .
Une autre façon d’être fort
Étonnement ,lorsque est reconnue la part de nous la plus faible, la plus blessée et qu’à partir d’elle nous construisons la conscience de soi , une force emmerge. Cette force n’est ni conquête, ni domination , ni sur-puissance. Une joie vient , la joie de se sentir vivant parmi les vivants.
La fraternité
Un collectif qui se forme sur cette conscience est d’emblée un collectif fraternel , apaisant les luttes pour la place.
Je favorise cette expérience dans tous les collectifs que je propose , afin de l’incarner dans le quotidien de nos vies.
Puisse l’emmergence de cette conscience porter ses fruits et nous transformer profondément en co-construisant le monde en devenir .
Bel été et Joie d’être là!